Replay 2019, on rembobine l’année passée en Normandie

Ça y est ! On est sortis du tunnel des traditionnelles agapes de fin d’année. Vous avez survécu à la tornade de paillettes, à l’avalanche de calories et aux pics glycémiques ? Bravo !

L’équipe éditoriale de Normandie 360 est tellement contente de vous retrouver qu’elle vous a concocté un bouillon détox à sa façon, pour vous remettre d’aplomb : un rembobinage en règle de l’année 2019, pas trop lourd mais juste bien parfumé, histoire de garder une trace des douze derniers mois écoulés.
C’est parti pour notre Top 9… de 2019.

2019, l’année où… la Normandie a vu grimper sa cote d’amour ♥♥♥♥♥

La foule sur les quais de Rouen pour l’Armada 2019 – ©AdobeStock

Après une année déjà record pour le tourisme en 2018 (+4,9% de hausse de fréquentation touristique par rapport à 2017), la Normandie est montée dans le train de l’année 2019 avec, dans ses bagages, de gros boosters à fréquentation qui promettaient une visibilité inégalée. À moins d’avoir passé les 12 derniers mois hors de notre galaxie, vous aurez sans doute deviné de quels événements il s’agit… L’Armada (6-16 juin 2019) a effet attiré une foule de 3,8 millions de visiteurs sur les quais de Rouen. Le 75e anniversaire de Débarquement, quant à lui, a connu une résonance mondiale, avec la présence exceptionnelle des derniers vétérans, qui a justifié celle de grands chefs d’État, dont l’américain Donald Trump, l’anglaise Theresa May et le canadien Justin Trudeau. Enfin, même si elle n’a pas vu la victoire de l’équipe de France, la Coupe du monde féminine de football est venue couronner ce tiercé gagnant début juillet au Havre. On comprend dès lors le taux de satisfaction rondelet des professionnels du tourisme normand, qui atteignait 60% à l’été 2019 (avant que l’incendie de Lubrizol ne vienne doucher leur enthousiasme en septembre). Autre indicateur de la poussée de popularité de notre région cette année, le cap des 5000 ambassadeurs a été franchi par Normandie attractivité en décembre dernier : une solide armée de Normands conquérants, engagés pour porter haut les couleurs de leur région, en France mais aussi à travers le monde entier (800 ambassadeurs à l’étranger). En outre, l’élection de Saint-Vaast-la-Hougue (50), dans le Cotentin, comme Village préféré des français en 2019, est venue conforter le succès d’estime de la région. D’ailleurs, La Normandie n’a-t-elle pas été élue, en avril 2019, 2e région préférée des Français pour partir en week-end ? Un classement gratifiant, qu’elle doit aussi à sa proximité avec la région parisienne, même si la fiabilité des lignes ferroviaires reliant Paris à la Normandie laisse encore parfois à désirer…

La Normandie, c’est canon, chic et branché ! La preuve par le clip « Normandie chérie » réalisé pour les Galeries Lafayette Hausmann en juillet 2019.

Ou quand la Normandie se paie le luxe de camper le décor d’un incroyable shooting de mode…


2019, l’année où… Le Havre est devenue la 2e agglomération de Normandie

La 2e agglo de Normandie, by night – ©AdobeStock

Un an déjà ! Le 1er janvier 2019, la CODAH est devenue Le Havre Seine Métropole, par la grâce de sa fusion avec la CC Caux-Estuaire et la CC de Criquetot-l’Esneval. Avec ses désormais 269 321 habitants, elle ravit la place de 2e agglomération de Normandie à Caen-la-mer qui la suit de près néanmoins, avec 266 466 habitants. Cette redistribution des cartes pourrait-elle induire un recentrage des forces normandes vers le nord, le long de l’axe Seine ?  C’est probable… d’autant que cette colonne vertébrale polarise déjà l’essentiel des richesses. Face à cette réalité économique, Caen continue de faire un solide contrepoids, notamment grâce à son statut de capitale politique.


2019, l’année où… la Normandie a mis les bouchées doubles pour « passer au vert »

Greta Thunberg reçoit le prix Liberté des mains du vétéran Charles Normn Shay – ©Arnaud_Héroult_Liberté_Bonhomme

En 2018, la COP21 de Rouen avait donné le « LA » d’une croisade verte que 2019 s’est chargée de conforter dans toute la région. À Rouen déjà, cela s’est prolongé avec la constitution d’un GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat) local qui alimente par ses travaux réguliers le contenu de l’Accord de Rouen pour le climat, signé le 29 novembre 2018. Cette initiative a vraisemblablement déteint sur la région tout entière qui a également lancé son GIEC normand en décembre 2019 sous la présidence de Stéphane Costa. En décembre toujours, et à Rouen une fois encore, l’ambitieux PCAET (Plan climat air énergie territorial) a été adopté avec des objectifs de réduction des consommations d’énergie dont les taux annoncés (de -61% à -71% selon les secteurs) sont tout sauf anecdotiques.

Et tant qu’à évoquer les énergies, allons voir du côté des avancées pour transiter vers des productions renouvelables. Car ici aussi, ça bouge (enfin!), avec 3 énergies en tête du mix : l’éolien en mer, l’hydrogène vert et les biogaz ! Alors que les tout-premiers appels d’offre éolien en mer remontent à 2011, il a fallu attendre 2019 pour que le gouvernement puisse lever les ultimes recours sur 2 des 3 futurs parcs EMR normands (Courseulles-sur-mer et Fécamp, Dieppe Le Tréport étant encore, à l’heure dans l’attente d’un feu vert). Depuis 10 ans que ces projets EMR sont sur la table, on n’a jamais été aussi près de voir les mâts blancs se dresser au large des côtes normandes. Un 4e parc éolien est même déjà envisagé. Il fait actuellement l’objet d’un débat public intitulé Eolmernormandie, préalable à la remise d’un rapport fin 2020. L’autre énergie renouvelable dont on a beaucoup parlé en 2019, c’est l’hydrogène vert, une alternative industrielle au pétrole qui pourrait couvrir 18 à 20% de la consommation d’énergie d’ici 2050. Une perspective de nature à attiser la convoitise des chercheurs et des ingénieurs sur cette technologie du futur. En Normandie, c’est le projet H2V qui cristallise les plus grands espoirs de faire de la région « l’Arabie Saoudite de l’hydrogène ». Il s’agit d’implanter la première usine de production massive d’hydrogène par électrolyse de l’eau. Ce projet a lui aussi été soumis à consultation publique à l’automne 2019. 2020 sera décisive pour sa concrétisation. Enfin, la Normandie tire son épingle du jeu énergétique en matière d’énergie biomasse et biométhane. Alors que les unités de méthanisation se multiplient sur le territoire, comme le montre cette carte interactive mise à jour en temps réel , 2019 a vu naître des projets à grande échelle comme le projet Salamandre (production de biométhane par pyrogazéification), porté par le groupe Engie, dont le montant s’élève à 100 millions d’€, ou le projet BioSynErgy (construction d’une chaudière biomasse dans la Zone industrialo-portuaire du Havre), porté par Suez, pour un budget de 65 millions d’€.

En outre, la démultiplication des labels (Territoires à énergie positive pour la croissance verte, Territoires engagés pour la nature, label Cit’ergie…) attribués aux territoires normands en 2019 confirment le positionnement « vert » d’une région qui, pour couronner sa « green attitude » a choisi de décerner le prix Liberté de cette année à la jeune militante écologiste suédoise Greta Thunberg ! Un Oscar dont la portée symbolique n’aura échappé à personne.


2019, l’année qui a mis « de fait » la sécurité industrielle au centre des débats

2019 ou le paradoxe rouennais, immortalisé par ©Marie-Hélène_Labat

« Dans l’industrie, le risque Zéro n’existe pas ! »… et l’année 2019 s’est cruellement chargée de le rappeler aux professionnels du secteur. Si se préparer en continu au pire, en maîtrisant l’acceptabilité des risques, est une règle absolue en matière de sécurité industrielle, 2019 restera une année aussi noire que la suie : celle laissée par deux incendies consécutifs, dont le premier a même fait les gros titres de la presse nationale pendant plusieurs semaines (à peine évincé par le décès de Jacques Chirac)… Le jeudi 26 septembre 2019, l’incendie de Lubrizol, à Rouen, est venu brutalement retourner la réputation de la capitale normande, qui savourait encore les bonnes ondes de l’Armada… Le 13 décembre 2019, un incendie se déclarait au cœur de la raffinerie Total de Gonfreville-l’Orcher. Moins lourd de conséquences, même si les dégâts sont importants, ce 2e sinistre est un nouveau signal d’alarme pour la région qui totalise, rappelons-le, 99 sites classés Seveso, dont 53 en seuil haut, en majorité en Seine-Maritime. Dans ce contexte, tous les regards convergent vers les PPRT (Plan de prévention des risques technologiques) :  des plans d’anticipation avec des niveaux d’intervention bien définis. Particulièrement exemplaire, celui de la ZIP du Havre est actuellement en cours de déploiement. La grande résolution pour 2020 ? Savoir analyser les sources des risques, éviter les effets domino et inculquer, en interne comme auprès de l’extérieur, une plus grande culture du risque… pour vivre avec.


2019, l’année collaborative et écosystémique

L’union fait la force en Normandie- ©AdobeStock

Clubs, clusters, écosystèmes… l’union fait la force, la mutualisation a le vent en poupe et les dynamiques collaboratives sont plus que jamais dans l’air du temps. À son niveau, la Normandie démontre que ses acteurs clés sont capables de s’unir pour contribuer à la vitalité, notamment économique, du territoire.

Les exemples sont tellement nombreux qu’il serait bien trop long d’en faire ici l’inventaire exhaustif.  Néanmoins, si nous devions composer notre Top 3, nous retiendrions :

  1. La fusion des 3 groupements d’intérêt économique (GIE) d’Haropa au sein d’un établissement unique, à l’horizon de janvier 2021. Autour de Catherine Rivoallon, préfiguratrice en chef, toute une équipe d’experts est mobilisée depuis février 2019 pour construire cette future intégration des ports du Havre, de Rouen et de Paris, dans un grand ensemble puissant et cohérent.
  2. Les Territoires d’industrie, un écosystème de 10 territoires normands fédérés, avec, pour chacun d’entre-eux, un binôme élu + industriel qui travaillent main dans la main. Sélectionnés et identifiés en juillet 2019, ils bénéficient d’un contrat de projet territorial, assorti de crédits dégagés par l’État, pour les stimuler. Ces fonds sont mobilisables jusqu’à fin 2022.
  3. Les Clubs Normandie Conquérante, un réseau de 21 clubs créés sous l’égide de la région, pour débattre et échanger. Ces véritables réservoirs d’idées vont agir en complémentarité des corps intermédiaires, organisations patronales et compagnies consulaires. Vous pouvez compter sur nous pour suivre leurs faits&dires.

2019, l’année où la Normandie a fait pleuvoir des millions sur la recherche et l’innovation

L’innovation comme cheval de bataille de la région ©AdobeStock

La Normandie, territoire de recherche et d’innovation ? 2019 lui a en tout cas offert quelques sonnants et trébuchants arguments pour le devenir, notamment avec la signature remarquée, en juin 2019, d’un partenariat de 3 ans entre la région et l’Agence nationale de recherche. Bien au-delà des bonnes intentions, ce partenariat est assorti d’un budget d’investissement de 53 millions d’€ par an, sur la période 2021-2027, pour donner les moyens aux meilleurs laboratoires normands de conforter l’excellence de la recherche normande et de favoriser son rayonnement. Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, l’innovation normande a eu une nouvelle occasion de s’illustrer en septembre 2019 avec 3 projets lauréats pour devenir « territoires démonstrateurs à grande échelle de produits et services innovants » dans le cadre des ultra-sélectifs Programmes d’investissements d’avenir (PIA). Présélectionnés en janvier 2018, Le Havre Smart Port City, Rouen Normandie mobilités intelligentes pour tous et Ouest Territoires d’élevage ont respectivement décroché une enveloppe de 29,8 millions d’€, 16,6 millions d’€ et 15,4 millions d’€. Soit un total de près de 62 millions d’€ pour soutenir la Normandie dans ses investissements en faveur de l’innovation.


2019, l’année où on a cultivé l’esprit « Campus »… à l’américaine

Balade virtuelle et de nuit, dans les allées du futur Grand campus équin de Goustranville – © Agence Jean Amoyal/Groupe Franc Architectures

Corolaire immédiat des dynamiques collaboratives et d’innovation évoquées plus haut dans cet article, l’année 2019 a marqué un tournant dans la mise en place de Campus associant dans un même pôle, entreprises, start-ups, organismes de recherche, établissements de formation… et équipements mutualisés pour travailler et vivre (du restaurant à l’équipement sportif en passant par la crèche ou la résidence d’hébergement).

En Normandie, 2019 a posé des jalons pour développer ce type de « Campus » dont le modèle de mixité des usages arrive des États-Unis. Retenons ainsi…

  • le « déjà mis sur orbite » Campus de l’Espace à Vernon,
  • le Technopôle du Madrillet, près de Rouen, qui vient de livrer son ambitieux plan de développement à 15 ans (2020-2034),
  • le très ambitieux SuperCampus de l’innovation qui vise à faire du plateau nord de Caen le pôle d’excellence régional en matière de recherche en santé, avec le nouveau CHU comme navire amiral,
  • l’ « unique au monde » grand campus équin de Goustranville, entièrement dévolu à la santé et au bien-être des chevaux de course, qui entame en 2019 sa 3e phase de développement,
  • l’embryonnaire Campus santé à Rouen.

2019, des entrepreneurs bercés par le chant des sirènes… politiques

Jean-Louis Louvel, un homme d’affaires… aux affaires ? Réponse le 22 mars 2020

Autre signe des temps que cette perméabilité de plus en plus perceptible entre le monde de l’entreprise et l’arène politique. Officialisée à la fin du mois d’août 2019, la candidature du serial-entrepreneur et homme d’affaires à succès Jean-Louis Louvel à la mairie de Rouen a fait l’effet d’une petite bombe dans le microcosme politique rouennais. Un événement de nature à monopoliser toute l’attention, quitte à éclipser la candidature d’un autre « patron », à gauche celui-là : le directeur général délégué de Nutriset, Nicolas Mayer-Rossignol. Sauf que… ce dernier n’a rien d’un Bleu en politique. Toujours conseiller régional d’opposition et conseiller municipal à la mairie de Rouen, NMR n’est autre que l’ancien président de la région Haute-Normandie. Un solide background politique que JLL ne peut revendiquer, même si en Macronie, les banquiers d’affaire peuvent devenir président de la République !

Confirmant cette tendance, notons que Bertrand Bellanger s’est installé en octobre dans le fauteuil du président du département de Seine-Maritime… après avoir pris soin de démissionner de Sedibex, l’usine d’incinération, de traitement et de valorisation des déchets industriels dangereux, dont il assurait la présidence…


2019 en 9 visages conquérants

Pour clore cette rétrospective 2019, voici notre mini-trombino de l’année. Politiques, économiques, artistiques… nombreuses sont les personnalités normandes qui se sont illustrées par leurs hauts-faits, leur audace, ou leur omniprésence médiatique. Parfaitement conscients de la non-exhaustivité de ce palmarès, nous en avons retenu 9, particulièrement emblématiques. Comme les premiers ambassadeurs d’une Normandie fière et conquérante, qui n’a pas fini de compter ses talents !


Nous espérons que ce Replay 2019 aura permis de remettre vos pendules à l’heure et de vous préparer à vivre une grande année 2020 en Normandie. Les compteurs sont à 0, la team éditoriale de Normandie 360° est déjà dans les starting-blocks pour vous aider à gravir des sommets ! Que l’année 2020 fasse briller vos projets.

   Send article as PDF